Les photos générées par l’IA : Quels sont les risques ?

Comment distinguer le vrai du faux ? Aujourd’hui, certaines images créées via l’intelligence artificielle paraissent si réalistes qu'il est presque impossible de les distinguer d’une photographie ou de l'illustration d’un graphiste, posant ainsi de nombreux problèmes d’usage.

Avec le développement des images générées par l’IA, il n’y a rien de plus simple et facile que de trafiquer l'histoire par le biais d’illustrations factices. Alors que certains s’en servent uniquement pour faire de l’humour, d’autres utilisent ce type d’image pour propager de fausses informations auprès du grand public via les réseaux sociaux. Cela se manifeste par de fausses images d’archives ou de fausses actualités, telles que le pape François en doudoune, Emmanuel Macron en pleine manifestation, Angela Merkel et Barack Obama en date, et bien d’autres. Suite à ces nombreuses dérives, les IA ouvertes à tous comme Midjourney ou ChatGPT ne permettent a priori plus de générer ce type d’image.

Aujourd’hui, il est plus ou moins évident de détecter les photos générées par l’intelligence artificielle, mais au fur et à mesure que les technologies évoluent, ce type d’illustration se perfectionne. Le risque est qu’un jour, l’humain ne soit plus capable de distinguer le vrai du faux, remettant ainsi en cause la réputation de nombreuses personnalités, mais modifiant aussi l’histoire. C’est parfois déjà le cas avec les deepfakes, qui sont un système d’intelligence artificielle permettant notamment de réaliser de faux discours et de désinformer la population.

Comme de nombreuses technologies, les gens deviennent peu à peu dépendants du système d’IA, ce qui pose un réel problème, car cela modifie leur façon de réfléchir et amoindrit leur rationalité, notamment en ce qui concerne la distinction de ce qui est réel ou non.

Avec ce type d’images hyper-réalistes réalisées sans l’intervention d’un quelconque humain (d’un point de vue visuel et graphique), le métier de photographe est mis à mal. En effet, le grand public pourrait être tenté de se servir de solutions moins coûteuses, voire gratuites et automatiques. Cependant, l’IA ne possède pas l’expertise, le savoir-faire et le contact humain du photographe qui exerce son métier avec passion.

Même si certains usages de l’IA pour les images sont controversés, elles peuvent être utiles et développer la créativité de graphiste ou d'artiste. 

Au niveau des réglementations de l’IA, on peut le dire les lois pataugent un peu. 

Même si un règlement européen sur l'IA est en cours de discussion au sein de l'Union européenne, il n'existe actuellement aucune jurisprudence en France concernant les images générées par l'IA. Seules les conditions générales du système d'intelligence artificielle s'appliquent, ainsi que les règles de droit commun.

Les règles de droit commun, en gros, c'est les lois qui peuvent être appliquées en toute situation. 

Les images générées par l'IA peuvent être utilisées à des fins commerciales, et de plus en plus de campagnes publicitaires sont entièrement réalisées par des intelligences artificielles. Techniquement, si les images n'ont pas été modifiées de manière significative et ne contiennent pas des créations protégées par des droits, une autre entreprise pourrait les utiliser et les adapter à sa campagne. Néanmoins on pourrait qualifier ça de concurrence déloyale dans certains cas mais ce n’est pas le sujet d'aujourd'hui. 

Pour utiliser ce type d'image à des fins commerciales, elle ne doit contenir aucun élément protégé par le droit d'auteur ou de marque. En effet, les IA collectent des données existantes pour entraîner leurs logiciels, ce qui peut inclure des inventions protégées relevant de la propriété intellectuelle.

De nombreuses entreprises intégrant un système d'IA, telles que Adobe ou Microsoft, s'engagent à prendre en charge les frais éventuels des procès de droit d'auteur potentiellement causés par leurs outils. C’est pour eux une façon de montrer leur transparence et la confiance qu’ils placent entre les mains de leurs différents logiciels. 

La question qui reste sans réponse pour nous est la suivante : une personne qui passe des jours à élaborer un prompt (le prompt étant ce que l'on raconte à son IA) pour l'IA afin d'obtenir l'image qui lui correspond parfaitement peut-elle prétendre à des droits d'auteur ?

Bon en vrai on à quelques éléments de réponse ;) 

En fait, c’est en soit possible si vous arrivez à prouver par A + B que rien n’aurait été pareil sans un prompt aussi précis et détaillé.

Sinon le plus “facile” pour revendiquer les droits d’auteur d’une image générée par l’IA est de lui apporter des modifications significatives et apportant une valeur ajoutée à l’image ce qui permet de montrer un réel effort humain et d'être ainsi en capacité de revendiquer ses droits. En France, le droit d’auteur protège les œuvres originales et qui reflète la personnalité de son auteur.

Les intelligences artificielles deviennent de plus en plus indispensables dans la vie quotidienne et dans de nombreux domaines professionnels. En ce qui concerne les images générées par ce type de technologie, il est primordial de rester vigilant face aux éléments protégés qui peuvent se retrouver dans ce genre d'image et d'être conscient qu'il n'est pas toujours possible de revendiquer ses droits d'auteur pour une image créée visuellement de toute pièce par un logiciel.

Intelligemment vôtre,

Les Pixiens