
Le flop de la méthode FLoC proposée par Google dans son projet Privacy Sandbox
À la suite de son annonce, Google Chrome a lancé en 2021 un projet nommé “Privacy Sandbox” pour palier à la fin des cookies.
Ce projet a pour vocation de protéger les données personnelles des internautes tout en permettant aux entreprises de disposer d’outils pour développer leur activité autour de leur cible. Il s’articule pour cela autour de 4 objectifs :
- Assurer aux internautes un suivi limité sur le web
- Lutter contre les cyber-attaques et spams en tous genres
- Continuer la diffusion de publicités pertinentes aux internautes
- Analyser l’efficacité des publicités numériques
Le projet Privacy Sandbox doit donc s’articuler autour de différentes méthodes de ciblage publicitaire pour atteindre ses objectifs.
C’est dans ce cadre que Google a présenté la méthode FLoC (Federated Learning of Cohorts, ou en langage français compréhensible “ciblage par groupe” ).
En gros, Chrome génèrerait des grands groupes d’utilisateurs (appelés “Cohortes”) ayant visité des sites similaires et donnerait la possibilité aux annonceurs de sélectionner un grand groupe à qui diffuser sa publicité.
Pour vous la faire courte, les internautes ne seraient donc pas identifiés individuellement (mais identifiés quand même).
Dans sa lancée, Google a aussi ajouté que la méthode FLoC serait en open source (cela veut dire que tout le monde peut avoir accès au code source du logiciel et l’utiliser).
En résumé, Google prévoyait, comme pour la plupart de ses algorithmes, que les navigateurs concurrents l’adopteraient aussi. Mais ce que Google n’avait pas prévu c’est que de nombreux navigateurs se sont opposés à ce projet (comme Firefox, Brave, Vivaldi et Duckduckgo, entre autres).
Et pour couronner le tout, la Commission Européenne s’est penchée sur ce projet et a décidé de réaliser une enquête pour suspicion d’abus de position dominante.

Le rebondissement de Google avec Topics
Après plusieurs mois de silence, Google vient d’annoncer qu’il renonçait à la méthode FLoC. Mais c’est mal connaître Google de penser qu’ils n’avaient pas de riposte : ils ont en effet profité de cette annonce pour dévoiler une alternative à cette méthode : Google Topics.
Google Topics serait beaucoup moins intrusif que FLoC pour l’internaute car il n’y aurait que 350 topics (donc concrètement, cela reste le même principe de groupes mais plus grands donc contenant des internautes moins ciblés).
Les sites utilisant ce service auront donc accès à des groupes d’internautes susceptibles d’être intéressés par leur publicité mais n’auront plus accès à leurs historiques de navigation.
L’internaute devrait aussi avoir la possibilité de décider ne pas partager ses topics avec le site qu’il visite.
C’est encore tôt pour l’affirmer mais cela risquerait d’impacter fortement le ciblage des campagnes publicitaires des annonceurs…
Ainsi, les données acquises grâce aux cookies “first party” deviennent donc indispensables pour les entreprises qui vont devoir les exploiter eux-même pour améliorer leur connaissance de leur cible.
C’est dans cette idée que l’on commence à voir l’émergence du “zero-party data” qui consiste simplement à demander à l’internaute de partager des informations.
On vous entend déjà penser “personne ne prendrait le temps de le faire”, mais s'ils disposaient d’une contrepartie comme un code promotionnel ou des avantages sur votre site ? C’est une possibilité à envisager…
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