
La transformation de l’internet Russe
Depuis le début de la guerre, la Russie est dans une quête d’indépendance numérique et filtre les informations accessibles pour les locaux. En effet, il devient de plus en plus dur pour les russes de s’informer sur la guerre en Ukraine car le gouvernement bloque tout et menace de lourdes peines de prison pour quiconque discréditerait l’armée Russe.
Progressivement, l’Etat désactive toutes les sources d’informations telles que les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Tiktok et Twitter et notamment) ou certaines presses (comme BBC News, le New York Times ou la Deutsche Welle).
C’est d’abord le groupe Meta (Facebook et Instagram) qui a été censuré car il a été qualifié complice d'extrémiste au début du mois de mars 2022 car Facebook a laissé les internautes être menaçants ou injurieux envers l’armée russe.
La fermeture d’Instagram, elle, aurait été opérée pour la “santé psychologique” des citoyens et les protéger des menaces et insultes en ligne.
C’est ensuite Google News qui a été censuré vers la fin du mois de mars 2022 car il donnait de fausses informations selon le Gouvernement Russe. Les locaux ne peuvent plus y accéder sauf en passant par un VPN (qui permet de faire croire qu’ils ne sont pas localisés en Russie).
Cependant, tous ces sites restent accessibles depuis Tor, qui est un des réseaux principaux permettant d’accéder au dark web. En effet, le dark web est souvent associé à des activités illégales et sordides mais il peut être d’une grande aide pour lutter contre la désinformation instaurée dans un État.
À l’inverse, les médias russes sont bloqués en Europe à savoir RT France et l'agence Tass.
On assiste donc à une transformation de l’internet Russe qui glisse vers un splinternet (cela signifie “fragmentation d’internet”, qui sous-entend que les règles d’internet varient en fonction des pays et/ou régions).

La guerre numérique entre la Russie et L’Ukraine
Loin du terrain, une grande partie de la guerre se joue désormais en ligne.
La Russie est une cyberpuissance qui a déjà démontré de nombreuses fois sa puissance d’attaque face à l’Ukraine (comme la cyberattaque en 2014 qui a paralysé la moitié de l’économie ukrainienne).
Une trentaine de cyberattaques russes ont été opérées depuis le début de la guerre en Ukraine mais elles ont eu très peu de portée. En effet, l’Ukraine est bien mieux préparée aux cyberattaques qu’auparavant et dispose d’une grande aide des Etats-Unis.
Cependant, la Russie reste constamment en attaque : l’agence de cyberdéfense américaine l’accuse d’avoir déposé des implants dans des entreprises liées au domaine de l’énergie. Ces implants seraient des bombes à retardement numériques qui pourraient être déclenchés à tout moment.
Plus récemment, le 06 avril 2022, le groupe de cyberdéfense du FBI a mis le doigt sur un virus qui aurait été créé par un célèbre groupe de cybercriminels russes. Ce logiciel malveillant représentait un réseau mondial de milliers d’ordinateurs infectés et contrôlés à distance par le service des renseignements russes (le GRU, d’après le New York Times).
Ce virus nommé Cyclops Blink permet de récolter ou de supprimer des données contenues dans l’ordinateur à distance. Par chance, le FBI a supprimé ce logiciel.
Peu à peu, cette guerre numérique s’apparente à une guerre informationnelle : il y a eu de nombreuses tentatives russes de désinformations, notamment en publiant de fausses vidéos du président Volodymyr Zelensky réalisées grâce à une intelligence artificielle appelée “deepfake” qui reproduit les visages en mouvement.
De nombreux guerriers numériques ukrainiens discutent de l’offensive sur Télégram, une application de messages cryptés.
Cela met en avant les dérives d’internet et la multiplicité des pratiques malveillantes qui peuvent arriver à tous sur le web. Cyberattaques, usurpation d’identité, tentatives de fraudes (avec notamment le fishing, une technique visant à vous pousser à aller sur un site malveillant avec, par exemple, “vous avez gagné un Iphone !”)... Il existe également de nombreuses menaces invisibles au premier abord.

Des conséquences probables sur l’internet en Europe
Une autre menace souffle sur toute l’Europe : les Russes sont en capacité de pouvoir couper des câbles sous-marins qui relient la connexion internet entre les pays.
Chaque jour, ce sont ces câbles qui permettent d’envoyer nos mails ou de réaliser nos transactions en ligne. S’ils en coupent ne serait-ce que 5 ou 10, cela pourrait ralentir et affecter le réseau internet de l’Europe entière.
De plus, ces câbles sont faciles à couper puisqu'ils sont visibles, à seulement 5 000m de profondeur dans la mer : il suffirait qu’un sous-marin s’en approche. Cette possibilité pourrait être une riposte face aux occidentaux et aux mesures prises par l’Europe pour boycotter la Russie.
Cette peur est liée à un précédent événement. En 2015, un navire océanographique russe s’était rapproché dangereusement de ces câbles. Les États-Unis avaient alors soupçonné que ce navire était à l’origine d’espionnage, réalisé à partir de ces fameux câbles. Donc, si les russes ont trouvé le moyen d'espionner à partir des câbles, ils pourront sûrement trouver le moyen de les couper…
Cela reste une théorie peu probable car elle entraînerait des conséquences mondiales sans précédent pour la Russie.
Si vous avez des soupçons quant à la sécurité de votre site, contactez-nous, nous pouvons en mener une analyse pour vous.